Comment se chauffer sans polluer ?

Toutd’abord, soyons honnêtes, il sera difficile de trouver un appareil de chauffage qui n’ait aucun impact sur la planète et qui soit vraiment écologique puisque sa construction, son transport ou son fonctionnement auront forcément un bilan carbone.

 Ensuite, il faut savoir que n’importe quelle solution de chauffage peut avoir deux causes de pollution :

  • Soit parce qu’elle utilise une énergie dont l’extraction ou la production est polluante (gaz, fioul ou électricité d’origine nucléaire).
  • Soit parce que son fonctionnement génère du carbone ou des particules fines.

Toutefois certains appareils sont nettement plus respectueux de l’environnement que d’autres. Certains parce qu’ils exploitent un minimum d’énergie ou limitent leurs émissions et d’autres tout simplement car ils utilisent un combustible renouvelable.

A l’heure de la transition énergétique, le chauffage de nos logements est clairement pointé du doigt. Le gouvernement l’a bien montré ces derniers mois et souhaite éradiquer les énergies fossiles. Donc adieu vieilles cuves à fioul et convecteurs d’un autre temps, le temps du chauffage écologique est arrivé ! Mais quelles sont les solutions pour chauffer sa maison tout en préservant la planète ? Et surtout quel type de chauffage choisir sans que votre porte-monnaie en prenne un coup ?

Utiliser un mode de chauffage écologique mais surtout économique est devenu la priorité des consommateurs. Dans un logement moyen, le chauffage représente 65% de la consommation et 55% de la facture d’énergie. Dans le cadre d’un projet de construction neuve ou de travaux de rénovation, la question du choix du mode de chauffage demande souvent une longue réflexion.

Vous hésitez entre plusieurs équipements ? Nous allons vous expliquer le fonctionnement de ces différents appareils et nous verrons les avantages et les inconvénients de chacun.

La pompe à chaleur

Elle s’impose comme l’équipement le plus économique et écologique pour se chauffer. En 2019, la pompe à chaleur est le mode de chauffage préféré d’1 Français sur 3.

Une pompe à chaleur (aussi appelée PAC) est un appareil qui utilise un dispositif thermodynamique permettant de transférer la chaleur provenant d’un milieu froid vers un lieu à chauffer. Autrement dit, c’est le contraire d’un réfrigérateur.

La chaleur est le plus généralement captée dans l’air (aérothermie) ou dans le sol (géothermie). Les premières sont composées de deux unités, une extérieure qui récolte la chaleur dans l’air et une intérieure qui la stocke. Elle est ensuite redistribuée sous forme d’air chaud via un système de gaines et d’émetteurs, soit sous forme d’eau chaude via un circuit de radiateurs hydrauliques.

En résumé :

  • La pompe à chaleur air/air se substitue au chauffage central et sert également d’air conditionné. Parfois un chauffage électrique d’appoint peut compléter l’installation, on parle alors de chauffage hybride.
  • La pompe à chaleur air/eau ou par géothermie sont plus performantes, elles récupèrent l’énergie de l’air ou du sol et la restituent dans les volumes à chauffer via un plancher chauffant, des radiateurs ou un ventilo-convecteur.

Les pompes à chaleur réduisent l’émission de gaz à effet de serre et diminuent la consommation d’électricité. L’État favorise leur implantation en proposant des aides (Anah, Primes CEE et Crédit d’impôt) pour financer les travaux d’installation aussi bien dans des logements neufs qu’anciens.

La PAC reste l’une des solutions les plus chères à l’installation, elle fait pourtant partie des solutions les efficientes et économes à l’utilisation. Par exemple, si vous passer d’une chaudière fioul à une pompe à chaleur, vous pouvez diviser votre facture énergétique par trois. Il faut savoir que le CoP (Coefficient de Performance) peut atteindre 4. C’est-à-dire que pour 1 kWh d’énergie utilisé, jusqu’à 4 kWh sont produits, soit un rendement jusqu’à 400%.

Pompe à chaleur :

  • Pas de stockage, ni de raccordement à une source d’énergie
  • Peut fournir le chauffage, l’eau chaude et rafraîchir en été
  • Permet de diviser par 2 ou 3 sa facture
  • Programmation aisée via un thermostat
  • Investissement de départ important
  • Appoint nécessaire en cas de températures très négatives (-20°C)

La chaudière gaz HPE

Plus traditionnel, ce mode de chauffage est le second équipement préféré des Français pour chauffer leur logement. Si vous vous tournez vers celui-ci, optez pour le gaz naturel qui est moins polluant que le propane. Jumelé à une chaudière à condensation de dernière génération il limite les rejets toxiques et vous fera faire des économies de l’ordre de 30% par rapport à votre ancienne chaudière.

La chaudière à condensation est l’une des technologies les moins énergivores. En effet, l’augmentation en température est faite via la chaleur de la vapeur d’eau contenue dans le gaz d’échappement. Le rendement est bien meilleur que celui d’une chaudière classique ou à basse température et peut dépasser les 100% (104 à 108% pour une chaudière gaz) on parle donc de chaudière HPE (haute performance énergétique). De plus, les chaudières basse température ne donnent plus droit au crédit d’impôt de 30%, contrairement aux chaudières à condensation.

Chaudière gaz :

– Pas de stockage
– Programmation aisée via un thermostat
– Couvre les besoins en chauffage et en eau chaude
– Appareil peu encombrant
– Investissement de la chaudière et coût d’entretien faible
Nécessite un raccordement en limite de propriété (tout le monde n’est pas éligible)

Le prix du gaz peut être amené à augmenter

Le chauffage au bois et aux granulés

Souvent cités en exemple, les appareils de chauffage utilisant le bois (bûches ou granulés) peuvent se targuer d’un argument de taille. Ils sont les seuls à utiliser une énergie dont la production est bénéfique à l’environnement. Et si les chaudières à bois et poêles à granulés ont besoin d’un minimum d’électricité au démarrage, les poêles et cheminées à bûches n’utilisent pas le moindre Watt !

Mais si le bois est assurément un combustible écologique, sa combustion ne l’est pas forcément. Dégageant énormément de particules fines (à l’origine de l’émission de 27% d’entre elles, sa combustion est cependant moins polluante que les énergies fossiles) il convient donc de choisir un appareil dont la pollution sera limitée par une étanchéité totale et une filtration efficace. Le label 7 étoiles Flamme Verte permet d’identifier facilement les modèles concernés.

Les fabricants ont fait de gros progrès et les nouvelles technologies permettent de réduire considérablement sa consommation en bois et la production de CO2 liée à la combustion.

Le poêle à granulés peut être utilisé en système de chauffage principal si l’habitation est de petite superficie (inférieure à 70 m2), la puissance de ces appareils n’est pas assez élevée pour pouvoir chauffer entièrement un logement plus grand. Dans ce cas, il faut envisager une chaudière bois (bûches ou granulés). Le poêle à granulés et l’insert bois sont plus un chauffage d’appoint.

Appareil au bois :

  • Énergie propre
  • Prix du combustible bas
  • Permet de profiter du plaisir de la flamme
  • Demande un entretien régulier (notamment en ce qui concerne la gestion des cendres)
  • Faible autonomie
  • Nécessite un stockage et un approvisionnement quotidien
  • Coût assez élevé de l’installation

Les panneaux solaires

Une fois installé, un panneau solaire procure une énergie propre et gratuite, chaleur pour les installations solaires thermiques et électricité pour les photovoltaïques. Pour le chauffage, les panneaux (généralement installées sur le toit) captent la chaleur du soleil et l’acheminent via un fluide caloporteur jusqu’à un ballon.

Un chauffe-eau solaire permet de préchauffer l’eau pendant toute l’année (même en hiver). Il couvre ainsi 40 à 50% des besoins en eau chaude. Pour un ménage de 3 à 4 personnes, il faudra prévoir une superficie de 4 m2 pour le capteur et une capacité de 200 litres pour le chauffe-eau. Ce système permet d’économiser environ 1600 kWh par an.

Il faut toutefois installer un certain nombre de panneaux pour qu’ils puissent avoir un vrai impact sur le chauffage. L’eau chauffée par une telle installation peut alimenter un plancher chauffant ou être stockée dans un ballon tampon chauffé par ailleurs par un appareil de renfort. Car c’est la limite du chauffage solaire, il procure irrégulièrement de la chaleur, en fonction des conditions météorologiques. Il est donc indispensable de le coupler avec une solution plus fiable type chaudière ou PAC.

Néanmoins, sur toute une année, un système solaire thermique peut procurer jusqu’à 30% de chaleur gratuite, provenant d’une énergie propre et renouvelable.

Solaire thermique :

  • Énergie propre et renouvelable
  • Peut couvrir la moitié des besoins en eau chaude d’une famille de 4 personnes.
  • Permet de réaliser des économies conséquentes et sur la durée
  • Nécessite un système de chauffage d’appoint
  • Coût d’installation relativement élevé
  • Énergie intermittente (production possible que lorsque il y a du soleil)

Conclusion « Se chauffer sans polluer »

Quel que soit le système de chauffage retenu, ce sont aussi l’utilisation adéquate et les bonnes habitudes qui permettent d’économiser l’énergie au quotidien :

  • Limiter la température
  • Eviter les courants d’air
  • Baisser (et même mieux : couper) le chauffage en cas d’absence ou pendant la nuit

Ces conseils sont bien connus, mais au mieux on les applique, au plus on économise.